BORDILLON

Prénom(s)

Grégoire

Avocat angevin.

Né le 19 décembre à Angers et mort le 5 juillet 1867 à Faye d’Anjou. Sympathisant notoire de la mouvance républicaine du saint-simonisme.

Fils d’un révolutionnaire d’Angers, Grégoire Bordillon fait ses études de droit à Rennes. Reçu avocat à la fin de l’année 1824, il effectue son stage à Paris où il suit les cours de Jouffroy et de Damiron[1], suit les séances de la Société de la morale chrétienne, rencontre Guépin, fréquente Hyppolyte Carnot, Alexandre Freslon, Michel Chevalier, et côtoie les créateurs du Globe, Dubois et Pierre Leroux.

De retour à Angers en 1827, Bordillon prend une charge d’avoué, ce qui ne paraît pas l’avoir empêché d’avoir été en 1828 l’un des collaborateurs du Gymnase[2]. Le 14 mars 1830, il devient rédacteur au Journal de Maine et Loire, en compagnie de son ami Alexandre Freslon. Immédiatement le contenu rédactionnel se transforme et le journal prône « l’émancipation politique » (26 mars 1830). Les articles favorables aux saint-simoniens se multiplient, malgré la vive réprobation des propriétaires du journal. Réciproquement, L’Organisateur du 4 mai 1830 (1re année, n) 38) publie dans sa rubrique Correspondance une importante épître que lui a adressée Charles Duveyrier.

Carnot le signale parmi les visiteurs assidus de la rue Monsigny[3].

Bordillon, qui est membre de la Société industrielle d’Angers, signe dans Le Globe du 9 avril 1832 le compte rendu d’un mémoire de Guillory aîné, publié dans le Bulletin de la société : « Réflexions sur les moyens d’améliorer le sort de la classe ouvrière[4] ». La critique est d’inspiration très saint-simonienne et se termine par cette citation : « L’âge d’or, qu’une tradition aveugle avait jusqu’ici placé dans le passé, est devant nous. »

Le 21 avril 1833, comme Freslon, Bordillon quitte avec éclat la rédaction du Journal de Maine et Loire, le jugeant trop gouvernemental et lui reprochent de ne pas dénoncer les agressions commises à l’encontre des saint-simoniens.

En juillet 1840, Bordillon crée avec quelques amis, dont Freslon, Le Précurseur de l’Ouest. Gustave d’Eichthal a l’occasion de le rencontrer à Angers en 1841[5].

En février 1848, il est nommé commissaire du Gouvernement provisoire à Angers et en mai préfet du Maine-et-Loire, puis, d'août à novembre 1849, de l'Isère. Il se retire ensuite de la vie politique et entre au conseil d’administration des Ardoisières d’Angers, où il impose une école laïque pour les enfants des ouvriers. Il exprime son admiration pour la pensée de Jean Reynaud et conserve une vive amitié pour Guépin, avec qui il correspond jusqu’à sa mort.

 

Michel AUSSEL

Contributions de Ph. Régnier

 

 

SOURCES

https://maitron.fr/spip.php?article27097, notice BORDILLON Grégoire par Philippe Régnier, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 30 août 2016. Notice Grégoire Bordillon dans Wikipédia France (consultée le 4 septembre 2020). – Fonds Enfantin de la Bibliothèque de l’Arsenal, ms 7601/199, 7620, 7674/38, 7804/2. Élie Sorin, La vie politique en province. Étude sur G. Bordillon, suivie d’un choix de lettres, Paris, 1868. – Michel Aussel, Le docteur Ange Guépin. Nantes, du Saint-Simonisme à la République, Rennes, PUR, 2016, p. 467 et passim.

 

 

 

[1] Information due à Jean-Jacques Goblot.

[2] L’Année balzacienne, 1966, p. 50.

[3] Sur le saint-simonisme. Lecture faite à l’Académie des sciences morales et politiques, Paris, 1887, p. 26.

[4] Mémoire publié dans le Bulletin de la Société industrielle d’Angers et du département de Maine et Loire, Angers, imp. Lesourd, 1834, p. 43-52. Guépin est membre correspondant de la Société industrielle d’Angers dont Guillory aîné est le fondateur.

[5] Fonds G. d’Eichthal de la Bibliothèque de l’Arsenal, ms 14396/92.